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Chronique du Vaisseau fantôme de Leros. De l’art, de la philosophie et de l’éducation comme « performance »

Alain Kerlan & Yves Henri, préface de Paul Ardenne.

Publié en 2018, cet ouvrage est tout à la fois le récit illustré et l’analyse d’une résidence artistique et philosophique établie en 2016 sur l’île grecque de Leros, réunissant en complicité l’artiste plasticien Yves Henri et le philosophe Alain Kerlan. Cette expérimentation était soutenue conjointement par l’université Lyon 2 via le laboratoire Éducation Cutures Politiques et l’université de Rhodes via le Laboratoire de Recherche en Philosophie Pratique et Appliquée.
Portés par le projet de réalisation avec les habitants de l’île d’une sculpture sur le thème du Vaisseau fantôme, les deux compères sont allés à la rencontre des habitants, des élèves des classes de l’île et de tous les volontaires pour participer à l’aventure. Soucieux de les entendre, de comprendre leur vécu insulaire et les mémoires qui les habitent, les réunissent et les partagent, ils ont ainsi, à petits pas, sensibilisé et mobilisé le plus largement possible la population de Leros dans la conception, la construction et l’installation d’une sculpture monumentale appartenant désormais à l’histoire de l’île et à la mémoire collective. Aujourd’hui encore elle se dresse face à la mer dans creux abrité de la baie de Lakki, toute proche d’une école, et sur le chemin qu’empruntent les réfugiés quand ils quittent le camp pour se rendre en ville. Le cartel porte une inscription qui rappelle à chacun à chacune la signification de ce Vaisseau fantôme : Passant, passante, toi qui devant le Vaisseau un instant t’arrêtes et t’interromps, de quoi te souviens-tu quand tu regardes l’horizon ?
Le Vaisseau fantôme dans l’œuvre de Yve Henri vient en effet dans la suite des guetteurs de son « petit peuple des guetteurs », ces sculptures de petits personnages installés sur des lieux frontières, comme celui du camp palestinien de Jénine, ou celui de la prison de Villefranche- sur-Saône, parmi d’autres. Le Vaisseau est une autre forme du guetteur, comme lui il marque des lieux-frontières. Pour Alain Kerlan, cette aventure nourrit sont travail sur ces frontières où viennent à se croiser l’art et l’éducation, l’art et les dynamiques sociales et culturelles.
La préface que Paul Ardenne a bien voulu accorder à cet ouvrage contribue à inscrire ce Vaisseau fantôme de Leros et ses autres apparitions dans le champ ou le sillage de ce que Paul Ardenne L’art contextuel.

Chronique du vaisseau fantôme de Leros

10,00