Circumnavigation en art public à l’ère démocratique

Postface d’Alain Lovato

L’art public ne se réduit pas à des objets artistiques déposés sur des places ou devant des institutions. Le narrateur de cette fiction livre ses souvenirs d’œuvres publiques fondatrices d’une éducation esthétique. Il interroge moins sa mémoire qu’il ne documente son parcours, en pratiquant une approche génétique de la fabrique de cette éducation. C’est alors que ce travail de récollection le conduit à analyser les formes du visible dans l’art public, les stratégies publiques et les politiques esthétiques. Dès lors, l’ouvrage se transforme en une sorte d’analyse des stratégies sensibles dans l’espace public. En dernier ressort, la question qui nous est posée est celle de savoir que faire, de nos jours, en matière d’art public. Que faire, à l’âge de la post-histoire et de la fin des représentations de pouvoirs qui se veulent éternels ? Pour quel humain, puisqu’il ne peut plus s’agir de célébrer les « grands hommes », dans l’oubli des femmes, des peuples, des êtres écrasés par les dominations coloniales, etc. ? Et pour quelles valeurs communes ? Outre des jeux plastiques renouvelés, l’art public contemporain réfute les anciennes formes de la statuaire et de l’objet meublant les lieux publics, afin de mieux engendrer des formats qui permettent d’interroger ce que les humains comprennent d’eux-mêmes et de l’espace public qu’ils peuvent forger.

Christian Ruby